Jai eu une conversation, il y a peu, au Magasin de MOTS, avec quelqu’un dont le travail est de faire la promotion de la poésie contemporaine. Elle a poussé un : OH NON, PAS ENCORE LUI, quand elle a lu ce panneau que j’ai fabriqué à partir d’une conférence de Jean-Pierre Siméon, dont je t’ai déjà parlé.
Surl’auteur A l’occasion du 5ème printemps des poètes, dont il est le directeur artistique, Jean-Pierre Siméon a publié « Aïe un poète » illustré par Nicole Claveloux, Henri Galeron et Tina Mercié, aux éditions Seuil jeunesse. Un ouvrage qui, s’il en est besoin, ne peut que convaincre de faire rencontrer la poésie aux élèves.
Unpoème de Jean-Pierre Siméon, simple c’est vrai, mais qui me touche beaucoup Oui je sais que la réalité a des dents pour mordre que s’il gèle il fait froid et que un et un font deux je sais je sais qu’une main levée n’arrête pas le vent et qu’on ne désarme pas d’un sourire l’homme de guerre mais je continuerai à croire
Fast Money. Un récitde Chloé LandriotPréface de Jean-Pierre SiméonCoédition Décharge et Gros Textes, 48 p., 6 €Paradoxe Chloé Landriot est une jeune femme de 36 ans qui célèbre les temps anciens. Son petit livre s’impose par sa différence dans le champ des parutions actuelles intitulé sobrement Un récit, c’est une genèse du monde, qui renoue avec la fantaisie et le mystère d’un poème est porté par le souffle, le chant rythmé par la longueur des vers et les jeux sur les commence bien dans les noces de l’eau et de la lumière jaillissent la terre, les plantes et les bêtes, et puis les hommes et le verbe. Le poète célèbre alors l’harmonie heureuse et les métamorphoses du vivant. Nous avons été des arbres/Sans effort nos racines/Ont lentement plongé dans le sol/Faites pour épouser la terre. »Mais vient le règne de la rationalité et de ses excès le langage devient instrument de classification. Le monde n’est plus qu’un catalogue » à la merci de l’homme, qui le découpe jusqu’à le tuer. Le texte est alors interrompu par le dessin d’une vague déchaînée, de l’artiste An Sé. Puis ce monde mort, et bien mort, renaît de nouveau à la lumière. Chloé Landriot explique J’ai peur. J’ai peur pour la planète, pour la Terre, pour mes deux jeunes enfants. Mais c’est parce que je crois à la destruction probable du monde que je m’efforce d’être heureuse. Et la poésie révèle l’intensité de mon sentiment d’être en vie. » La revue Décharge, qui, depuis sa création en 1981, a publié plus de 1 500 poètes d’aujourd’hui, invite les nouveaux talents à publier des recueils chez un éditeur partenaire, Gros livrets fabriqués artisanalement sont vendus à un prix modique.
"Je ferai, oui, l'éloge de la poésie. Sans restrictions. Sans états d'âme. Parce que la poésie n'est justement pas le lieu de la demi-mesure. Je le ferai d'une voix pleine, vive s'il le faut. Parce qu'on ne peut admettre plus longtemps, n'est-ce pas, que les poètes, malgré les révérences qu'on leur fait de loin en loin pour se disculper de la désinvolture et de l'indifférence avec lesquelles on les traite ordinairement, soient renvoyés à leur étrange petit commerce particulier qui n'aurait rien à voir avec les affaires du monde. Je veux faire l'éloge de la poésie pour tous, non pas, voyez-vous, comme un agrément, un ornement de l'existence ou le partage de je ne sais quelle distinction supérieure comme une nécessité vitale."
Pour chacun une bouche deux yeux deux mains deux jambes Rien ne ressemble plus à un homme qu'un autre homme Alors entre la bouche qui blesse et la bouche qui console entre les yeux qui condamnent et les yeux qui éclairent entre les mains qui donnent et les mains qui dépouillent entre les pas sans trace et les pas qui nous guident où est la différence la mystérieuse différence? Jean-Pierre Siméon
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